25th March 2015
2 semaines. Seulement 2 semaines, et pourtant le temps semble s’être arrêté, comme mis en pause au même titre que mon coeur… Un trop plein d’émotions presque impossible à décrire, ce même sentiment qui revient me hanter à chaque fois que je reprends la route,cette impuissance à trouver les mots pour décrire ce que je ressens…
Il y 2 semaines, je quittais Montréal, ses tempêtes de neige et ses -30°C le coeur en miettes, avec cette désagréable impression d’abandonner derrière moi tout un pan de ma vie… Cette vie, je l’aimais plus que tout, ces amis si importants, cette ville qui me colle tant à la peau, cette passion pour le sport par laquelle je me laissais dévorer…
En montant dans cet avion pour la France avec ma vie résumée en seulement 3 bagages et 54 kilos, une seule et unique question me taraudait : pourquoi alors que tout – ou presque – ce qui semblait pouvoir contribuer à mon bonheur était là… pourquoi alors étais-je sur le point de tout quitter ? POURQUOI ?
Au milieu de mes larmes, je ne le savais alors pas encore, mais je devais trouver ma réponse à plus de 13 000 km de là, en Inde, et plus précisément dans la région du Kerala. Il aura suffit de 2 semaines – pas plus – pour remettre en cause tout ce que je pensais et ressentais…
2 semaines parmi les plus intenses de ma vie. 2 semaines de rencontres éphémères, fugaces et pourtant si poignantes. Des dizaines d’heures de bus, à dormir, à parler, à rigoler, à se découvrir, à apprendre à se connaître peu à peu et à se comprendre, malgré la barrière de la culture et de la langue…
Des lieux magnifiques certes, mais surtout des moments inoubliables de pur bonheur, des selfies et des photos de groupe à gogo, des fous rires incontrôlables en dansant autour d’un feu de joie, des bains de minuit improvisés, des chansons qui vous marquent à jamais, des sourires à n’en plus finir…
Et puis cette dernière soirée, ces derniers mojitos et ces dernières photos à la lueur du coucher de soleil avant que la pluie ne tombe… Comme si le ciel lui aussi était triste de voir arriver la fin de cette belle aventure… Et que dire de ces larmes qui commencèrent à couler toutes seules alors que nous dansions tous ensemble pour la dernière fois ?
Entre la tristesse de devoir dire aurevoir à ces étrangers devenus des amis et l’impossibilité de stopper mes larmes, je me retrouvais ainsi prise dans le tourbillon de mes émotions. Comme à ce moment précis où j’ai réalisé à quel point j’avais réussi à m’attacher à ces personnes merveilleuses en seulement quelques jours…
Ce moment précis où j’ai réalisé la chance que j’avais d’être là, ce moment où je me suis dis que rien n’arrive jamais par hasard, et que si j’étais là, c’était pour me remettre en question et comprendre. Comprendre qui je voulais être, ce que je voulais devenir, ce que je voulais faire de ma vie, où et avec qui…
2 semaines après avoir eu le coeur arraché en partant de Montréal, j’ai à nouveau eu le coeur à vif. Je ne pensais pas ressentir une fois de plus cette douleur et ce manque lancinant si rapidement… Et pourtant je ne regrette rien, bien au contraire. Ma vie est une montagne russe, des hauts, des bas, beaucoup de doutes et de questions, des larmes, de joie, de peine… Et pourtant je ne la changerais pour rien au monde.
Le futur est incertain, je n’ai pas beaucoup de réponses, mais ce que j’ai vécu, cette aventure inoubliable et ces 38 nouveaux amis répartis dans 21 pays, c’est magique. Et même si le chemin est encore long, le voyage ne fait que commencer… « Ne pleure pas parce que c’est terminé. Souris, parce que c’est arrivé. »
Et demain? Demain on verra bien…